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SAMAYA x MAGDA & LEO

COMBO PARAPENTE ET GRIMPE EN AMÉRIQUE DU SUD

 

 
En février 2023, Magdalena Mittersteiner et Léo Gheza ont parcouru l’Amérique du Sud à la recherche de murs de granit et de sensations fortes. Nouveaux décollages en parapente, ouvertures de voie et moments de convivialité à El Chaltèn ont rythmé leur périple. Pour Samaya, Magda et Léo racontent les moments qui les ont le plus marqué.
 
Magda : La première fois que je suis allée en Patagonie, c’était l’année dernière. Je suis tombée amoureuse de l’endroit. Quand Léo m’a dit qu’il voulait y aller, j’ai sauté sur l’occasion. On y allait avec des objectifs assez différents. Léo avait un gros projet en tête qu'il voulait réaliser avec Fabian Buhl, tandis que j’y allais avec un esprit très ouvert, un peu pour voir ce que je pourrais y faire, en fonction des conditions. J’y allais avec un esprit d’exploration. La météo là-bas est assez spéciale, extrêmement changeante et imprévisible. Il faut avoir un plan A, B et C. A notre arrivée, nous avons eu 10 jours de mauvais temps. Ça nous a mis dans l’ambiance. Puis il y a eu la première fenêtre météo. Léo et Fabian ont beaucoup hésité et une brèche s’est ouverte.
 
Léo : Aller au Cerro Torre était une décision très spontanée. Finalement, Fabi n’est pas venu avec moi car il avait d’autres objectifs, mais deux amis italiens m’y ont rejoint pour grimper la voie Ragni. Ce qui était génial, c’est que cette voie a été grimpée pour la première fois il y a exactement 50 ans. Chaque année, il faut rouvrir la voie en début de saison, afin de faciliter les passages suivants. Cette année, on a été les premiers à la rouvrir, à la même date, 50 ans plus tard. C’était plutôt spécial.
 
Magda : Pendant ce temps-là, je suis partie de mon côté avec des amis chiliens pour grimper des voies magnifiques. C’était amusant de voir le contraste entre nos deux activités : j’étais au soleil, en tee-shirt, pendant que Léo était dans le froid et la glace, en équipement hivernal. A la fin de nos deux journées respectives, nous nous sommes tous retrouvés à El Chaltèn pour manger un hamburger, partager une bière tous ensemble, raconter nos différentes expériences.

 

 
Nous n'avons pas eu beaucoup de chance avec le temps : c'est la seule fenêtre météo que nous ayons eue. Encore une fois, nous avons attendu et attendu encore, impatiemment. Nous avons finalement pris la décision de nous rendre plus au nord dans le Yosemite sud-américain. On traverse la vallée avec des chevaux pour rejoindre un camp de base. A partir de là, on commence à grimper et c'est reparti pour un tour.
 
Il a recommencé à faire mauvais, tandis qu’il y avait du beau temps à Cochamó. Nous nous y sommes rendus et nous avons pu y faire des combos en parapente, ainsi qu’ouvrir de nouveaux décollages. Décoller de sommets de granit plats majestueux était vraiment magique ! Là-bas, Léo a également pu ouvrir une nouvelle voie.

 

 
Léo : Avec Angelo Contessi et Diego Diaz, nous avons ouvert « Nunca say Nunca » sur le Cerro Trinidad Central, un monolithe de 800 mètres. La ligne que nous avions initialement en tête était celle du Cerro Trinidad Nord, que nous pensions encore vierge. A notre arrivée, nous avons constaté avec stupeur qu’elle avait déjà été libérée ! Les informations des topos sont plus éparses que ce dont on a l’habitude en France et en Italie. A l’occasion d’un vol en parapente avec Magda, j’ai pu repérer notre plan B. Après avoir transporté notre matériel au pied du mur, nous avons profité d’une fenêtre météo de 4 jours pour ouvrir les 500 premiers mètres serpentant entre dalles techniques et fissures. Diego est tombé, heureusement sans rien se casser. Nous l’avons ramené à la base et avons essuyé deux jours de mauvais temps. Angelo et moi avons repris des forces et sommes partis parcourir le deuxième tronçon du parcours, ajoutant encore 450 mètres de grimpe à travers un système de fissures verticales, soutenues et jamais directes, offrant des sensations palpitantes ! Nous avons réussi à libérer tous les tronçons sauf un, le temps nous manquant, que nous avons surnommé le « coin changeant de Trinidad ». Ce sera sans doute un objectif intéressant pour les futurs ascensionnistes. Nous avons atteint le sommet vers 21h30 et avons été récompensés de nos efforts par la pleine lune et un ciel dégagé toute la nuit. Nous avons bivouaqué et, le lendemain matin, j’ai décollé en parapente. En 15 minutes, j’étais de retour à la base. Que demander de plus ? Dans des expéditions comme cela, l'équipement fait toute la différence. Il faut qu’il soit à la fois léger et résistant, que ce soit la tente ou les sacs à dos. C'est particulièrement vrai en Patagonie où ça change la donne parce que l’on devait transporter toutes nos affaires d’escalade, la nourriture, le matériel de bivouac, pendant de nombreux kilomètres et même en grimpant.

 

 
Magda : Pendant que Léo ouvrait sa nouvelle route, je me suis rendue vers un autre lieu magique de Patagonie : les Torres del Paine. Leur appel était tout simplement trop fort pour que je puisse y résister : c'est l'un des plus beaux endroits pour grimper en Amérique du Sud !

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