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SAMAYA x TOM LIVINGSTONE

LE DÉFI DU K7 CENTRAL INEXPLORÉ

 


©Crédits photos : Tad McCrea - @mccreaphoto
 
Tom Livingstone et Tad McCrea, son partenaire de grimpe, ont passé sept semaines dans la vallée de Charakusa au Pakistan en août 2023, pour tenter d’ouvrir une voie sur le K7 Central, à presque 7000 mètres d’altitude. Les conditions météorologiques n’auront pas joué en leur faveur, les forçant à rebrousser chemin à seulement 150 mètres de l’arrivée. Pour Samaya, Tom revient sur cette tentative historique.


Le K7 Central, l'une des montagnes les plus hautes et les plus difficiles à gravir de la région, est situé dans la vallée reculée de Charakusa au Pakistan. Culminant à 6850 mètres, elle représente un défi majeur en raison de son isolement, des conditions extrêmes, de la raréfaction de l'oxygène et des températures glaciales, en plus de sa difficulté technique. C’est un sommet exigeant et un défi de taille pour les quelques alpinistes chevronnés qui s’y sont tentés.

L’expédition de Tom et Tad a été précédée par une poignée de tentatives, notamment celles du célèbre couple Pitri et Jeff Wright en 2022 et 2023, devant abandonner à peine 100 mètres sous le sommet. Chacune de ces expéditions a contribué à renforcer la réputation du K7 Central en tant que montagne d’une difficulté presque insurmontable, exigeant le meilleur des alpinistes.

Tom, alpiniste britannique de renom, est animé par la réalisation de défis authentiques au cœur desquels il place des valeurs de simplicité et d’engagement direct avec la montagne. Il évolue en style alpin, privilégiant la légèreté et la rapidité. Il a repoussé plusieurs fois ses limites et a marqué l’histoire de l’alpinisme en réalisant notamment l’ascension du Latok I avec Aleš Česen et Luka Stražar en 2019, qui a été saluée par un Piolet d’Or, ou encore l’ascension du pilier nord-est du Tengkangpoche au Népal en 2021, où de nombreux alpinistes avaient précédemment buté.



©Crédits photos : Tad McCrea - @mccreaphoto

« J'avais beaucoup entendu parler de la vallée de Charakusa au Pakistan : elle offre un terrain de jeu de voies de haute qualité et du granit solide. Cela semblait parfait pour que Tad et moi nous y rendions. Nous voulions ouvrir une nouvelle voie technique sur le K7 Central, en style alpin. C'est un type d'escalade que j'aime beaucoup et qui implique des longueurs difficiles en glace raide, en mixte et en rocher, jusqu'à une haute altitude. Pour réussir, ou du moins faire une bonne tentative, il faut un bon niveau dans toutes les disciplines de l'escalade.

Nous nous sommes d’abord acclimatés et avons passé deux nuits sur le Pic Solu à 6050 mètres, avec notre tente Samaya dans laquelle nous avons plutôt bien dormi malgré les nuits courtes et parfois perturbées par le vent et des chutes de neige.


©Crédits photos : Tad McCrea - @mccreaphoto

Puis, nous nous sommes lancés dans l'ascension du sommet inexploré, le K7 Central. Nous avons entamé l'ascension de la face sud du K7 et avons apprécié des pentes de glace raides (environ Wi5+) et accueillantes avec des emplacements de bivouac relativement confortables pendant quatre jours. Nous avons pu escalader sur plusieurs longueurs à la fois – un tel cadeau est rare en montagne. Nous étions en constante adaptation à notre environnement et avons dû changer d’objectifs plusieurs fois en fonction des conditions météorologiques. Malheureusement, la fenêtre annoncée comme favorable s'est révélée très incorrecte, avec des chutes de neige tous les jours et un temps changeant rapidement.


©Crédits photos : Tad McCrea - @mccreaphoto

Nous avons atteint la base du K7 Central le quatrième jour. Il s'agit d'une impressionnante flèche de granit, très esthétique, qui serait idéale sèche et sans neige. Malheureusement, une épaisse couche de neige recouvrait la face.

Le cinquième jour, nous avons entamé la dernière partie de l’ascension, mais malgré tous nos efforts, nous avons dû faire demi-tour, si proches du but, tant la météo rendait l’opération dangereuse.

Nos vols de retour approchaient à grands pas et les conditions n’allaient pas s’améliorer. Nous étions frustrés de ne pas atteindre le sommet, mais c'est parfois ainsi lorsque l’on poursuit un grand objectif. Il faut que beaucoup d'étoiles s'alignent. Nous avons beaucoup insisté en faisant face au mauvais temps, aux conditions changeantes et au choix de l'itinéraire, mais il fallait se rendre à l’évidence et pouvoir redescendre en sécurité.

Je retiendrais que l'expérience a été très formatrice pour me préparer à de futurs projets, elle m’a donné plus d'énergie et de motivation et j’envisage, un jour, de retourner au Charakusa. »


©Crédits photos : Tad McCrea - @mccreaphoto

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