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SAMAYA x KILIAN MONI

ÉTAT DE CHOC ET AVE CÉSAR AU PETIT CLOCHER

 

 
Kilian Moni, sa sœur Elona et leur ami Tristan Roguiez sont partis grimper État de Choc et Ave César, cotant respectivement 7a max et 7c max, en août 2023. Kilian nous raconte en détail et avec passion les longueurs qu’ils ont réalisées pour atteindre le sommet.
 
« C’était avec Elona et Tristan, sur deux jours, dans la face nord du Petit Clocher du Portalet, dans la partie Suisse du Mont Blanc. On y trouve les fissures les plus pures, les plus verticales, les plus rectilignes avec le sommet qui se détache, seul au milieu de l’immensité.
 
Après avoir réalisé l’approche, on a installé le camp de base et on a filé directement en direction d’État de Choc, une voie longue de 300 mètres, avec une ligne de fissure du début à la fin. La fissure est plutôt large et s’apparente plus à de la cheminée, dans laquelle on peut complètement se glisser et qui est hyper ludique à grimper. On était très chargés dans les longueurs, avec un gros jeu de friends jusqu’à la taille 6.

 

 
La voie se décompose en 7 longueurs. Au début, c’est du 6b+, puis une troisième longueur de même difficulté qui enchaîne sur un système avec une fissure hyper physique en 6c. Ensuite, on a eu une fissure en 7a, en off-width, c’est-à-dire dans laquelle seul le corps rentre, tandis que la tête et le casque restent en dehors. A ce moment-là, il faut ramoner, c’est un combat contre la fissure. C’est à nouveau très physique, tu deviens ton propre coinceur donc tu n’as pas le droit de tomber, malgré le fait que ce soit un peu déversant, ce qui rend la longueur plutôt engagée. La dernière longueur était difficile, on n’avait pas le droit à l’erreur. On se posait beaucoup de questions. Qu'est-ce que je fais ? Est-ce que j'avance ? Est-ce que je prends le risque de tomber ? Le coinceur va-t-il tenir ? Mentalement c’est épuisant, autant que physiquement.
 
On enchaîne avec une longueur en 6c, une double fissure en compression au fond du dièdre. La dernière longueur dure était en 7a, commençant par une cheminée qui ne protège pas, puis un petit toit tout lisse avec une fissure un peu bouchée au fond. Il fallait forcer une dernière fois et finir avec une dernière longueur en 6b+ et 4 avant de retrouver le soleil au sommet.
 
Tout en grimpant, on regardait la seconde voie que l’on voulait effectuer le lendemain et qui se trouvait à seulement 10 mètres de la nôtre, en parallèle. Arrivés en haut, on a tiré les rappels, on a retrouvé notre bivouac et on a pu profiter d’une belle nuit étoilée remplie d’étoiles filantes.

 

Photo 1Photo 2
 
Le lendemain, nous sommes partis à la fraîche vers Ave César. Le démarrage de la voie était le même que la veille, jusqu’à la troisième longueur où on a bifurqué à droite. On commence avec un 7b+ qui fait 40 mètres de haut, dans une cheminée en off-width qui ne protège pas, pour récupérer une fissure un peu plus petite qui protège. Entre ces deux fissures, on a eu un pas de bloc qui nécessite de l’engagement, avec deux règles et les pieds à plat pour récupérer la fissure en très léger dévers. Il fallait garder de l’énergie pour enchaîner. On n’avait plus de bras mais il fallait poursuivre. On faisait en sorte de bien verrouiller les mains dans la fissure pour ne pas avoir trop mal. Après 14 ou 15 friends posés, on était contents de sortir de la longueur.
 
On a enchaîné sur une magnifique longueur en 6c, avec une fissure large de 10 centimètres, sur ce caillou jaune orangé très pur. Exceptées les fissures, on n’avait aucune autre prise. Pas une règle, pas une aspérité, rien du tout. On arrive sur le premier 7c avec une grosse traversée à droite sur des petites prises qui ne protègent pas, pour récupérer une fissure en léger dévers, jusqu’à sortir sur une belle terrasse. Il faut vraiment connaître les mouvements. Il y avait juste la largeur des doigts qui tenait dans la fissure, en ring lock. C’est un verrou qui fait mal, mais qui fonctionne. Avant d’entamer le deuxième 7c, on s’est posés tranquillement pour déguster un repas sympa, qu’on n’a pas forcément l’habitude de voir là-haut : une tranche de pain, un confit de mangue curry, des ficelles au beaufort bien grasses. C’était exceptionnel.
 
On a poursuivi avec le second 7c, un splitter à doigt de 35 mètres plus déversant à la fin, dans une fissure verticale. C’est un supplice autant pour les doigts, que pour les bras, que pour les pieds. Il faisait très chaud, le fond de la fissure était humide et glissait énormément. On a pu atteindre les dernières portions d’État de Choc de la veille et arriver au sommet, fatigués et heureux. »

 

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